Dès 1914, le Service de Santé des Armées est débordé par le nombre important de blessés et peu efficace dans le traitement des pathologies de guerre. Très rapidement, sous l’impulsion de Claudius Régaud et de Justin Godart, le SSA se réorganise pour une meilleure prise en charge des soldats. La règle de l’abstention systématique et la méthode de « l’empaquetage-évacuation » est abandonnée. On ne peut plus s’abstenir de soigner sur le front et envoyer directement les blessés à l’arrière, au risque que leurs blessures s’infectent gravement. Les médecins comprennent que le traitement chirurgical doit être précoce. Toute la chaîne d’évacuation et de soins se réorganise.
Les postes de secours d’urgence et les ambulances
Le nombre de postes de secours avancés va être augmenté ainsi que leur capacité d’accueil. Le relèvement des victimes se fait par des brancardiers régimentaires au moyen de brancards à bras/à roues, ou encore à pied Il s’agit d’établir un diagnostic rapide et efficace avant évacuation si nécessaire. C’est donc un véritable poste de secours d’urgence de l’avant avec un personnel médical constitué d’un médecin/chirurgien confirmé et d’assistants. Le transfert est assuré par des brancardiers divisionnaires par moyen hippomobile.
À 1 km du front, se trouve une ambulance pour chaque division. Ces ambulances sont mieux équipées avec un personnel qualifié. Cette formation sanitaire près de la zone des combats permet de traiter sur place le plus grand nombre de blessés dits «intransportables». Les convalescents sont ensuite évacués par automobiles.
Dès l’arrivée au poste de secours une étiquette de suivi est attachée à l’uniforme du blessé afin d’informer rapidement les intervenants de la chaîne d’évacuation.
Les hôpitaux
Entre 10 et 15 Km du front, sont installés les hôpitaux d’évacuation (HOE1) sous tente ou en dur pouvant accueillir plusieurs centaines de poilus blessés ou malades. En tête de ligne de l’évacuation, ces structures sanitaires permettent une meilleure prise en charge médicale par des opérations plus techniques, un triage des pathologies plus efficient et une extraction vers les hôpitaux spécialisés de l’arrière (dépôt d’éclopés, gares régulatrices, hôpitaux d’évacuation HOE2). Les Hôpitaux origines d’étapes sont préférentiellement établis à proximité de voies de chemin de fer.
Le transfert des blessés
Des trains sanitaires sont alors mis à disposition des médecins dans des gares d’évacuations. Au départ simplement aménagés avec de la paille à même le sol, les wagons vont être équipés de porte-brancards. En 1918, le SSA dispose de 190 trains sanitaires. Au total, 5 millions de blessés sont évacués durant les 4 ans de conflit. Les hôpitaux de l’intérieur reçoivent les évacués depuis les groupements d’ambulances. C’est l’ultime étape de la prise en charge des blessés. Les hôpitaux, civils ou militaires, sont utilisés et des bâtiments publics ou privés sont aussi réquisitionnés pour faire face à l’afflux de blessés.