La violence extrême régnant sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale conduit le Service de Santé à proposer de nouvelles solutions pour protéger les combattants en lien avec les services de l’Intendance.
Origine et localisation des blessures
La lecture des statistiques établies par le Ministère de la Guerre en 1924 permet de découvrir les différentes origines des blessures pendant la Grande Guerre. L’importance des blessures par éclats d’obus est flagrante :
- 60,2 % par projectiles d’artillerie,
- 33,9 % par balles,
- 2,1 % par grenades,
- 1% suite aux éboulements de tranchée,
- 0,3 % par armes blanches,
- 2,5 % autres causes (dont les gaz).
La pièce de cuivre montre toute la puissance de pénétration des balles de fusil. Celle en argent a été montée en broche. Elle a vraisemblablement sauvé la vie à celui qui la portait.
Du millimètre à la dizaine de centimètres, ces éclats de métal acérés ravagent les corps des soldats et parfois s’y installent pour la vie entière
À la fin de la guerre, le médecin général Toubert établit des statistiques de localisation des blessures selon la répartition suivante :
- 35,79 % aux membres inférieurs,
- 31,60 % aux membres supérieurs,
- 15,50 % à la tête,
- 9,76 % à la poitrine,
- 4,51 % au ventre,
- 3,20 % à la colonne vertébrale.
Protéger les combattants
Les casques
Il faut attendre la fin de 1915 pour que le célèbre casque du sous-intendant Adrian équipe individuellement tous les soldats de l’armée française et certains de ses alliés. Sans efficacité contre les balles entre 0 et 1500 mètres, il bloque néanmoins les shrapnels, les petits et moyens éclats d’obus et de pierre et amortit les chocs.
Des prototypes de visières mobiles sont proposés par le médecin aide-major Polack et le médecin général Toubert mais sans être adoptés.
Les épaulières
Fin 1915, ce sont des épaulières qui sont élaborées afin de protéger les épaules des soldats car ce sont les parties du corps les plus exposées, après la tête, dans la tranchée. Bien que fabriquées à deux millions d’exemplaires, elles sont jugées plus encombrantes qu’efficaces, donc l'idée est abandonnée. Elles sont constituées de lamelles d’acier recouvertes de drap.
Les lunettes
Début 1916, les médecins Terrier et Cousin du centre ophtalmologique de Tours propose un modèle de lunettes pare-éclats. Les oculaires en acier sont percés de fentes obliques dites sténopéiques multipliées. 10 000 exemplaires sont commandés par les armées. Les lunettes de tankiste sont utilisées par les équipages de chars afin de protéger le visage des éclats de métal qui pourraient les toucher lorsqu’ils regardent à travers les fentes d’observation de leur engin.
Les masques à gaz
Les gaz sont souvent utilisés pendant la première guerre. De nombreux modèles de masque à gaz sont inventés durant le conflit pour protéger les soldats contre cette arme chimique. Le modèle à gaz français M2, adopté en 1916, est le premier modèle de masque à gaz français qui protège l’ensemble du visage en une seule pièce. Le modèle ARS 17 distribué à partir de 1918 s’applique beaucoup mieux au visage et assure une bien meilleure protection grâce à sa cartouche filtrante.