Les conditions de vie difficiles des poilus fragilisent les organismes et favorisent l’apparition de maladies dites «de tranchées». Pour lutter contre ces pathologies, les médecins préconisent des mesures d’hygiène préventive, comme par exemple la pulvérisation de l’hypochlorite dans les wagons ou le lavage des brancards de blessés.
Le combat contre les poux
Les poux sont de véritables fléaux. Ils peuvent transmettre le typhus et les complications dues au grattage sont nombreuses : prurigo, eczéma, abcès, furoncles.
Les médecins préconisent une désinfection des vêtements et des couvertures, pour lutter contre les poux de corps qui vivent dans les vêtements des soldats et ne les quittent que pour piquer et se nourrir.
Boire et se laver
Manger et boire correctement, dormir, se laver, satisfaire ses besoins naturels, tout est compliqué sur le champ de bataille. L’approvisionnement en eau potable est vital. Différents procédés sont utilisés pour débarrasser l’eau de ses germes pathogènes et permettre aux soldats d’échapper au « péril de l’eau » :
filtration, stérilisation par la chaleur, épuration chimique.
En 1915, un projet de formation sanitaire automobile pour la désinfection rapide des vêtements des soldats voit le jour. Composée d’une chaudière à vapeur, d’un camion réservoir et de deux camions chargés du transport des tentes et accessoires, cette section mobile permet également, grâce à la présence de douches, aux soldats de se laver.
Les gelures des pieds ou «pied de tranchée»
Cette affection favorisée par le froid et l’humidité peut, dans les cas les plus graves, entraîner une amputation. Les médecins de l’époque donnent des conseils de prévention :
utiliser des chaussures plus grandes de 2 pointures, se graisser les pieds, se protéger avec deux paires de chaussettes ou mettre dans ses chaussures des semelles
de paille, liège ou papier, ne pas trop serrer les bandes molletières, ne pas rester immobile.
Selon le degré de gravité des gelures, plusieurs traitements sont expérimentés : bains chaud à l’eau salée ou à l’alun en évitant d’exposer le pied à une chaleur soudaine, automassage fréquent (méthode biokinétique de Jeannet), traitement à l’air chaud.