Les soldats sont tout particulièrement sensibles aux maladies infectieuses (bronchite, pleurésie, pneumonie, angine, tuberculose, dysenterie, rougeole, scarlatine, fièvre typhoïde, oreillons, diphtérie, grippe). Définie comme un processus actif ou passif ayant pour but de prévoir l’apparition, la propagation, ou l’aggravation d’une maladie, la prophylaxie fait aussi bien référence à des procédés médicamenteux qu’à des campagnes de prévention ou à des «bonnes pratiques à adopter».
Des campagnes de prévention pour informer les soldats
La lutte contre le paludisme, les maladies vénériennes et l’alcoolisme fait l’objet de campagnes de prévention auprès des soldats. L’appui moral de l’Académie de médecine est d’ailleurs sollicité, en novembre 1915, pour informer les soldats «en répandant à profusion des imprimés indiquant les précautions à prendre pour certaines maladies contagieuses».
Le développement des maladies sexuellement transmissibles inquiète les autorités.
Dans un article du Paris médical, daté de 1916, un médecin indique que les statistiques de l’hôpital Saint-Louis montrent une augmentation de la syphilis de plus d’un tiers depuis le début de la guerre.
La progression des autres maladies vénériennes est encore plus élevé.
Lutter contre les maladies infectieuses
Pour éviter les épidémies de fièvre typhoïde,
dont les modes de contamination sont bien identifiés, la propreté des sols,
le renouvellement des feuillées (lieux d’aisance sur le front),
la surveillance de l’approvisionnement en eau potable doivent faire l’objet d’une attention particulière.
En cas d’épidémie, des mesures doivent être prises rapidement : isolement, surveillance des hommes ayant été en contact avec les malades, désinfection des chambrées et des latrines, interdiction de consommer du lait non bouilli ou des légumes crus. Toutefois, la prophylaxie spécifique préventive de la fièvre typhoïde reste la vaccination. Dès 1914, un projet de loi, voté par le Sénat,
rend obligatoire, la vaccination antityphoïdique pour les militaires de l’armée d’active.
Les cas de tétanos, nombreux au début du conflit, se raréfient à mesure que se systématisent les injections de sérum antitétanique (découvert en 1893) le plus rapidement possible après la blessure.