Des officiers et sous-officiers en première ligne

Des officiers et sous-officers en première ligne pour selectionner les hommes, combattre les traumatismes, la maladie et la mort

Figures emblématiques du Service de Santé pendant la Grande Guerre, les médecins portent la lourde responsabilité de disposer du sort des hommes que l’organisation militaire met entre leurs mains. En plus de la gestion des soins de l’armée en campagne, ils doivent assurer la sélection et le classement des conscrits au moment de leur incorporation et après leur traitement (aptitude au service armé ou auxiliaire, ajournement ou réforme).

Les médecins

Médecins, chirurgiens et officier d’administration de l'ambulance 16/13
Breteuil (Oise) - Octobre 1914. - Coll. Eddy OZIOL Les médecins (ou majors) sont les piliers de l’organisation du corps de santé. Ils sont mobilisés en masse dès le début de la guerre.
Les 10 500 médecins déjà intégrés au corps de santé sont rejoints par tous les médecins aptes à faire campagne ainsi que les étudiants en médecine. Environ 20 000 «toubibs» seront mobilisés durant la guerre. Au début les affectations se font sans tenir compte des spécialités et cette mobilisation massive perturbe la couverture médicale du territoire national. En effet, on estime à 27 000 le nombre de médecins qui exerçent en France avant guerre. 1605 médecins mobilisés sont morts durant la Grande Guerre.

Ecusson de col d’officier médecin, 1914-1918 – Coll. Eddy Oziol Képi polo de médecin aide major de 1ère classe 1918 – Coll. Eddy OZIOL

Carte, plaque d’identité et malle du médecin aide-major de 2e classe, Robert Salmont, 1918 – Coll. Eddy Oziol

«Toubib» était le nom donné au médecin-major par les soldats de l’Armée d’Afrique dès le milieu du XIXe siècle. Le terme est une déformation du mot arabe «tebîb» (sorcier puis médecin). Déjà utilisé pendant la guerre de 1870-1871, ce terme s’est répandu avant 1914 dans les régiments métropolitains, puis est devenu courant dans les hôpitaux militaires à partir de 1914.

Les chirurgiens

Salle d’opérations. Hôtel du Val de Grâce, 1915. – Coll. La contemporaine

À l’origine, tout médecin était censé être polyvalent mais les spécificités de la chirurgie de guerre, tout comme la gravité des blessures, mettent rapidement en évidence la nécessité d’une spécialisation des chirurgiens. Dès novembre 1914, la première « Autochir » (ambulance chirurgicale mobile) fonctionne au front. Il s’agit d’un hôpital chirurgical mobile (entièrement démontable et transportable par camions) qui peut intervenir rapidement en fonction des besoins. Dans les hôpitaux de l’arrière, les chirurgiens vont également se spécialiser et inventer la chirurgie réparatrice, développer la lutte contre l’infection…

Des spécialistes

Les radiologues

La voiture de radiologie du 13ème corps. Ambulance 16/13. Château de Monchy. Humières (Oise), 1915 – Coll. Eddy Oziol La radiologie est une spécialisation nouvelle dans le Service de Santé. Le nombre de radiologues passe de 175 en 1914 à 380 à la fin de la guerre. Ils assurent un rôle essentiel dans le diagnostic en permettant de repérer les fractures et de localiser les éclats de projectiles disséminés dans le corps des blessés.

Les chirurgiens-dentistes

Dentiste arrachant une dent à un soldat - Vallée de Marbotte (Meuse), Janvier 1916 - Coll. La contemporaine Inexistant en 1914, il faut attendre 1916 pour que le corps des dentistes militaires soit créé aux armées. Ils assurent un rôle important dans la lutte contre les pathologies buccales, dentaires et digestives ainsi que dans la réalisation des prothèses maxillo-faciales des «gueules cassées».